Le Dragon & le Loup [PV: Ai Shi]

Le Dragon & le Loup

Depuis plusieurs jours, tu t'étais totalement éteint. Tu avais passé tes journées affalé chez toi, comme épuisé par tout ce qui se passait : découverte de l'identité d'Ariane, de ce qui allait se passer avec Ruby, la disparition du mage qui t'avait aidé, la mort d'Asgore, la prise de pouvoir d'Elthyse, ta personnalité qui s'effaçait, et ce besoin de tuer qui semblait disparaître. Tant de changements te tracassait et t'effrayait presque.
Finalement, tu te levas un soir, comme d'un bond, certain de tout avoir trouvé, résolu, et réussi. Tu sortis par la porte de ton appartement, la ferma à clé puis tu t'envolas, tel un moineau innocent. Tu rejoignis rapidement les souterrains. Arrivé là-bas, tu optas pour une apparence féline, un chat innocent, puis tu rejoignis Hotland. Enfin seul, dans les tunnels de lave, tu repris ta forme humaine, avant d'observer l'air, comme si tu étais perdu dans tes pensées. Tu avais bien couvert tes traces, personne ne pouvait savoir que tu étais ici, mais quelque chose te tracassait : tu n'avais pas vu grand monde ici-bas, et tu relias immédiatement cela à la nouvelle Reine. Elthyse était-elle si cruelle pour que tous les habitants se terrent ainsi dans la peur ? Si tu avais raison, alors inutile de te cacher ainsi. Retrouver ta place de génocidaire parmi les génocidaires... Tu ne rêvais pas mieux... Mais cela revenait à mettre ta chère fiancée en danger. Et tu ne voulais pas ça. Tu avais réussi à tout rendre parfait et à cet instant précis, tu venais d'apprendre, de remarquer, que tout avait été vain. Ton instinct remonta avec ta colère, rapidement, et tu frappas la paroi du tunnel d'un poing, en lâchant un grognement qui masquait un hurlement : tu en avais marre, rien ne fonctionnait comme tu voulais, comme si le monde s'acharnait contre toi.

Le Dragon & le Loup

Lorsque ton poing s'écrasa contre le mur, ce dernier se fissura dans un craquement qu'on aurait pu croire celui de tes os. Tu restas quelques secondes sans bouger, puis tu retiras ta main, avant de faire quelques mouvements pour constater les dégâts : tu n'avais rien. Mais cette action venait de te soulager : tu t'étais calmé plus vite que tu ne le pensais, sans nul doute à cause de la douleur du coup. C'est là que tu remarquas que quelqu'un approchait. Lorsque tu regardas qui c'était, tu découvris un dragon, noir, aux yeux improbables. Tu reconnus rapidement Kuro Kira, dont l'avis de recherche était bien garni : un génocidaire. Cela ne t'étonna pas de le voir ici. Tu te tournas pour lui faire face, calmement, et feignis de ne pas le reconnaître. D'une voix calme, douce et totalement pacifique, tu demandas :

« Bonsoir, Monsieur. A qui ai-je l'honneur ? »

Tu ne te sentais nullement en danger, car tu avais confiance en toi-même. Et c'est cette même confiance qui te faisait passer pour un pacifique : innocent, ignorant le danger qui rôdait, comme si rien n'avait eu lieu et n'aurait jamais lieu, dans un monde calme où chacun méritait une chance. Heureusement, tu avais Mikage encore, même s'il était endormi. Tu lui avait tellement parlé, vous aviez tellement échangés que tu pouvais imiter sa personnalité à la perfection, même lorsqu'il n'était pas là. Et cela était lié aussi à tes origines, à ton passé, mais aussi à tout ce que tu avais encore à faire. En bref, tu te sentais pacifiste à cet instant, comme si une bouffée d'air frais venait d'envahir tes poumons : confiance, innocence, joie de vivre, calme et plénitude. Tu étais cela à cet instant. Et tu attendais patiemment la réponse de l'inconnu, avec un léger sourire paisible aux lèvres.

Le Dragon & le Loup

L'inconnu te regardait, comme si tu avais éveillé sa curiosité. Après quelques secondes, tu entendis sa réponse. Il ne s’identifia pas par un nom, mais comme quelque chose le caractérisant. Il fuit ensuite ta question par une remarque, et une autre question. Tu regardas le mur, avec un léger sourire désolé, puis le dragon, de nouveau. Tu lui répondis ensuite calmement :

« Détrompez-vous, monsieur, je ne suis pas violent de nature, loin de là. Je n’ai fait de canaliser mes mauvaises émotions au travers d’un geste tout à fait anodin, en réponse à la frustration du système en place. »

Tu te permis de te retourner vers le mur, et tu retiras les morceaux qui menaçaient de tomber : de petits éclats de pierre. Tu les déposas au sol, avec les autres, en gardant toujours un léger regard sur le mur. Les dégâts n’étaient pas trop importants et ta main, toujours rougie par le choc, et légèrement égratignée à certains endroits. Finalement, tu te tournas vers le dragon, et tu reposas une question :

« Quel est votre nom, si je puis me permettre ? »