Poudreuse en folie !

C'était une journée plutôt calme.
Les habitants de Snowdin se mouvaient çà et là par le village pendant que les enfants jouaient autour du sapin de Noël. Tu avais toujours trouvé drôle et étrange d'avoir cet arbre en permanence au centre du village mais, visiblement, il y avait une raison : des enfants auraient fait des misères à un monstre, il y a un temps – un certain Gyftrot. Depuis, ils adornaient le sapin et mettaient des cadeaux – des offrandes – à pied pour s'en excuser et lui faire plaisir. Ledit monstre était l'homologue de Santa Claus dans l'Underground et, quelque part, tu trouvais que c'était mignon. Dans la surface, seuls les enfants croyaient au Père Noël et, tôt ou tard, ils perdaient la foi. Ici, monstres de tous âges y croyaient et y mettaient du cœur quand ils décoraient les lieux.


Puisque le blizzard avait balayé la Forêt Enneigée pendant deux jours, les enfants ne purent aller y jouer, comme d'habitude. Alors que tu guettais les enfants de la famille qui t'hébergeait, un enfant plus âgé arriva en courant – c'était un lapin blanc aux joues rosies par l'effort et par la joie. Il était tellement adorable ! Il s'arrêta quelques instants pour reprendre son souffle, un grand sourire aux babines avant d'annoncer aux autres que le blizzard s'était calmé. Bondissant allégrement, les enfants gélatine rejoignirent les autres petits monstres qui s'agglutinèrent autour du lapinou. En retrait, les parents de certains les regardèrent avec une inquiétude et un scepticisme non dissimulé : ils ne pouvaient pas se résoudre à l'idée de les laisser y aller tous seuls. Les parents du lapinou étaient un peu plus flexibles, ils lui avaient déjà donné l'accord – c'est pourquoi il était venu en courant pour annoncer la fin de la tempête de neige.

Malheureusement, la plupart des parents n'avaient que peu de temps libre et ne savaient pas trop à qui confier leurs enfants. Les bouboules de gélatine s’approchèrent de toi et te demandèrent si tu voulais venir jouer avec eux ou si tu les laissais y aller. Tu étais leur tutrice en l'absence de leurs parents, ils te faisaient entièrement confiance même si ça ne faisait pas très longtemps que tu vivais avec eux. Les enfants insistèrent, faisant la moue – ils étaient trop choupinous, comment pourrais-tu leur refuser ça ? En même temps, les autres parents se tournèrent vers toi et, après un court instant de silence, on te demanda si tu pouvais prendre soin du groupe d'enfants. Qu'ils les recouperaient dans quelque temps – il n'était question que d'une ou deux heures, au plus. Attendrie, tu regardas les enfants un instant avant de t'accroupir pour les caresser, leur adressant un petit sourire.

— Ne vous en faites point, je vais les accompagner. leur répondis-tu, te redressant aussitôt.

Soulagés, les parents te sourirent et demandèrent aux enfants d'être sages, leur disant de t'écouter et de ne pas trop s'éloigner de toi. Toujours une tendre esquisse aux lèvres, tu emportas le petit groupe en direction de la forêt. Le trajet se passa sans encombres, il n'était pas très long mais c'est précisément parce qu'un accident peut arriver n'importer où qu'il fallait faire preuve de prudence. Les petits de tous âges gambadaient, couraient, sautillaient et criaient un peu partout, jouant entre les arbres. Certains préfèrent rester avec toi et faire des sculptures de neige – vous aviez fait le père des monstres gélatineux, un temmie et gros Cinnamon Bunny, entre autres.


Un des enfants, ayant faim, finit par croquer la viennoiserie de neige, ce qui fit rire les autres. L'air penaud, il baissa le regard, se triturant les doigts – il se justifia en disant que c'était presque l'heure du repas et qu'il n'avait pas encore eu son goûter. Quel gourmand, celui-là. C'était bien à cause de cela que le petit monstre chauve-souris et toi vous entendiez aussi bien. C'était un ami – et voisin – de la famille qui t'hébergeait et, quand tu faisais des gâteaux, c'était n'était pas rare que les enfants l'invitent à la maison. Tu tapotas doucement sa tête pour chasser la gêne qu'il éprouvait – c'était normal, la sculpture avait l'air tellement appétissante, en soi !

Après deux heures de joie et diversion, des pas se firent entendre dans la neige : c'étaient les parents des parents des enfants. Dès qu'ils arrivèrent à orée des bois, ils les interpellèrent. Vous n'avez point tardé à entamer le chemin de retour jusqu'à Snowdin, où ils te remercièrent pour ton aide – visiblement satisfaits – avant que chacun ne retourne chez soi pour manger. Tu fis de même, emportant les bouboules de gélatine : leurs parents devaient les attendre, désormais.